mardi 22 mai 2018 : GRÈVES ET MANIFESTATION FONCTIONS PUBLIQUES ALLIER

, par udfo03

FORCE OUVRIERE et l’ensemble des organisations syndicales de fonctionnaires se sont mobilisés ce 22 mai, par la grève et dans les manifestations.

RÉSISTONS

REVENDIQUONS

RECONQUÉRONS des services publics républicains de haut niveau sur l’ensemble du territoire national.

A FO, nous le disons haut et fort, dans l’unité la plus large.

Quasiment 9 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté en France. Plus de 2 millions de travailleurs pauvres à cause de temps partiels ou contrats précaires.

Le tout dans un pays qui se vante d’être la 6ème puissance économique mondiale… A ces chiffres, on pourrait opposer les bénéfices colossaux de certaines entreprises et leurs actionnaires et bien entendu poser la question légitime de la répartition des richesses. Ce ne sera pas notre propos aujourd’hui où nous resterons dans le champ de compétence de la Fonction publique.

En revanche, nous maintenons qu’une telle situation sociale nécessite une fonction publique forte, accessible et proche de nos concitoyens.

A tous les niveaux il faut assurer l’égalité des droits des usagers.

En termes d’éducation, de santé, de sécurité, de mobilité, d’énergie et bien d’autres secteurs, seules des missions effectuées par la Fonction publique et ses agents garantissent l’égalité de traitement… Car, à la différence de l’entreprise, la fonction publique n’a pas vocation à faire des profits mais à rendre des services.

En défendant leurs missions, leurs statuts, les agents publics vont bien au-delà de la défense de leurs intérêts particuliers. Ils défendent un modèle social basé sur la solidarité et financé par l’impôt.

Force ouvrière revendique depuis de nombreuses années une réelle évaluation des besoins publics. Les 5,4 millions de femmes et d’hommes engagé(e)s au quotidien au service de tous, les agents de la fonction Publique d’Etat, de l’Hospitalière et de la Territoriale, méritent autre chose que la destruction idéologique de leur statut, seul garant de la continuité républicaine. Parce que ce que propose le rapport CAP 22, c’est comme pour les cheminots, la déprotéger l’ensemble des personnels, c’est casser le cadre collectif, en faisant croire que les fonctionnaires actuels garderont leur statut pendant que les nouveaux embauchés seront tous contractuels…

C’est pourquoi le 22 mai 2018, qu’ils travaillent dans un service de l’Etat, dans une collectivité territoriale ou dans un établissement de santé, des milliers d’agents ont perdu une journée de salaire pour faire aboutir leurs revendications mais aussi défendre une vision de notre société.

Face à un président de la République et le gouvernement qui veulent imposer une profonde remise en cause de la Fonction publique, sans aucune négociation préalable avec les organisations syndicales et sans faire le moindre bilan de ce qu’apportent les services publics à la population, Face à une attaque sans précédent du Service public républicain qui est un des piliers de la République par l’expression de ses principes de Liberté, d’Egalité, de Fraternité et de Laïcité, Face à cette politique qui a pour conséquence dogmatique la déprotection, tant des agents publics que des citoyens, l’ensemble des structures Force Ouvrière du public et du privé, soutiennent la mobilisation des fonctionnaires.

A l’heure où le Président de la République veut offrir tout ou partie des missions de service public au marché financier et paupériser davantage des milliers d’usagers et agents publics,

ensemble nous devons lui dire STOP !



Jean Jaurès, discours devant la Chambre des Députés : :

" Le patronat n’a pas besoin, lui, pour exercer une action violente, de gestes désordonnés et de paroles tumultueuses ! Quelques hommes se rassemblent, à huis clos, dans la sécurité, dans l’intimité d’un conseil d’administration, et à quelques-uns, sans violence, sans gestes désordonnés, sans éclats de voix, comme des diplomates causant autour d’un tapis vert, ils décident que le salaire raisonnable sera refusé aux ouvriers ; ils décident que les ouvriers qui continuent la lutte seront exclus, seront chassés, seront désignés par des marques imperceptibles mais connues des autres patrons, à l’universelle vindicte patronale [...]

Ainsi, tandis que l’acte de violence de l’ouvrier apparaît toujours, est toujours défini, toujours aisément frappé, la responsabilité profonde et meurtrière des grands patrons, des grands capitalistes, elle, se dérobe, elle s’évanouit dans une sorte d’obscurité. "

Cet extrait date du 19 juin 1906. Nous sommes en mai 2018.

Les siècles ont passé mais les méthodes des puissants n’ont pas changé, ils pratiquent toujours la même violente et méprisante justice de classe. L’enjeu perpétuel de la lutte des classes et le baromètre du rapport de force qui se joue entre travail et capital sont plus que jamais d’actualité.