communiqué FO Safran Montluçon GILETS JAUNES ... EN MARCHE ?

, par udfo03

Saluons tout d’abord ici la volonté, le courage et l’intelligence politique de ce mouvement populaire né de la souffrance de certains de nos concitoyens, jusque-là impuissants parce que seuls et résignés. Excluons les opportunistes qui en profitent pour satisfaire pulsions ou intérêts personnels.

Nous devons, bien sur, beaucoup plus aux "gilets jaunes" que les quelques concessions financières temporaires et catégorielles lâchées à la hâte par un gouvernement visiblement surpris par ce réveil populaire.

Saluons tout d’abord ici la volonté, le courage et l’intelligence politique de ce mouvement populaire né de la souffrance de certains de nos concitoyens, jusque-là impuissants parce que seuls et résignés. Excluons les opportunistes qui en profitent pour satisfaire pulsions ou intérêts personnels.

Nous devons, bien sur, beaucoup plus aux "gilets jaunes" que les quelques concessions financières temporaires et catégorielles lâchées à la hâte par un gouvernement visiblement surpris par ce réveil populaire.

En effet ce mouvement, quel que soit son avenir et même si on a parfois grogné sur un rond-point, en plus de redonner espoir et dignité aux plus démunis réveille les consciences et révèle ce que chacun d’entre nous savait mais ne voulait pas voir :

 Dans un pays développé aussi riche que le nôtre, le chômage stagne à 10% (chiffre officiel certainement largement sous-évalué), la flexibilité et les contrats précaires augmentent chaque jour, 1 français sur 7 vit sous le seuil de pauvreté et plus de 150000 personnes sont SDF.

 Sous prétexte de commission européenne (et pas d’Europe) et au nom de la "concurrence libre et non faussée" les biens publics patiemment créés avec l’argent des Français sont, depuis des années, bradés aux copains (et coquins) : l’énergie (EDF, GDF), l’eau, les autoroutes, des industries stratégiques (Alstom, chantiers de l’atlantique…), la poste, en cours la SNCF et bientôt des aéroports, la française des jeux et même des barrages hydroélectriques. A quand l’hôpital, l’éducation, la police ? sans compter qu’à force d’appauvrir l’état nous n’aurons plus demain les moyens d’assurer notre "dette" ce qui ferait grimper les taux d’intérêts (voir Grèce).

 Même casse en règle pour la « SOLIDARITE » pensée et mise en place à la fin de la guerre par le Conseil National de la Résistance pour reconstruire notre pays en ruine : « Chacun cotise suivant ses moyens et reçoit suivant ses besoins » : La sécurité sociale est progressivement remplacée par les mutuelles et autres sur-mutuelles, la retraite par répartition par un ‘machin’ par capitalisation – donnez aujourd’hui, vous verrez bien ce qui restera demain – et enfin l’assurance chômage, qu’on nous dit tout juste bonne à encourager la triche et la fainéantise, remise en cause. Il est vrai que chacun d’entre nous n’a qu’un but dans la vie, se faire licencier !

Quand l’état défiscalise les heures de travail, il supprime ce qu’il appelle des charges, mais qui en réalité est de notre salaire ‘différé’ mis au pot commun pour financer la solidarité. En bref il tue un peu plus les remboursements maladie, la couverture chômage et votre future retraite !

 Que dire aussi de notre système de santé que personne n’a voulu dimensionner en fonction des besoins de la population sous prétexte que chaque acte coutait de l’argent à la Sécu alors qu’on sait que plus l’on tarde à se soigner plus c’est cher pour la collectivité.

 Rappelons aussi l’étiolement de nos ‘services publics’ suite aux vagues successives de non renouvellement des départs et de la disparition programmée des services de proximité. Comment peut-on croire qu’une société privée rétribuant grassement nombre d’actionnaires peut coûter moins cher que les mêmes moyens mis au service du seul pays et de tous ses habitants ?

 Et la justice fiscale, on en parle ? Ah oui ! ils peuvent chanter les cartons du père Noël d’Amazon en regardant le libraire de centre-ville payer des impôts sur chaque livre vendu, et autres taxes et Urssaf. Et nous ne rentrerons même pas, ici, dans le débat de l’ISF et de la Flat Tax.

GILETS JAUNES … en marche ?

La liste pourrait encore s’allonger et vous pouvez la compléter ou l’approfondir à votre gré avec un peu de sens critique, de la rigueur et du temps en allant gratter sur internet. C’est d’ailleurs un enseignement important de l’épisode ‘gilets jaunes’, ne pas faire une confiance aveugle aux discours dominants des grands médias, plus fidèles à ceux qui les nourrissent qu’à la vérité des faits.

Une autre grande révélation de ce mouvement est la forte implication des femmes, tant à la naissance du mouvement qu’a son évolution et sa structuration. Leur participation active montre qu’elles prennent désormais la place qui leur revient pour défendre les intérêts communs et faire entendre leurs convictions.

Sur ce superbe et très symbolique cliché pris lors de l’acte V des gilets jaunes à Paris ce sont deux femmes qui défendent chacune la ‘République’.

Enfin, le bon sens populaire nous rappelle que voter ne suffit pas à faire une démocratie, encore faudrait-il pouvoir donner notre avis et influer sur les décisions prises par la minorité sensée nous représenter. Preuve est faite par les gilets jaunes que le nombre est efficace pour se faire entendre, seuls ou isolés nous subissons, impuissants et soumis.

C’est bien pour cela que les gouvernements successifs, et plus particulièrement celui-ci, tentent de pousser vers toujours plus d’individualisme : Du chacun pour soi on arrive vite au « il y a ceux qui réussissent et ceux qui ne sont rien » violence extrême, soit, mais dure réalité de ce que nous vivons un peu plus chaque jour.

Les dernières lois ‘travail’ (El Khomri et ordonnances) tentent d’isoler les salariés et de remettre en cause la prévalence du code du travail ou des accords de branche au profit des accords d’entreprises : Moins haut, moins nombreux, moins puissants.

Nos gouvernants tentent aussi de discréditer et limiter l’influence des corps intermédiaires et en premier lieu les syndicats. « Ils ne servent à rien, la preuve ils ne représentent que 8% des salariés… ». Ce chiffre, 11% en réalité (privé 9%, public 20%), c’est le nombre de syndiqués, et à titre de comparaison à peine 1% des français de plus de 18 ans ont une carte dans un parti politique. De plus le syndicat, en France, défend tout le monde et chaque accord signé, à quelque niveau que ce soit s’applique à tous, syndiqués ou non… c’est ça aussi l’égalité et la solidarité !

Si vous pensiez que tout cela ne vous concernait pas, nous espérons vous avoir convaincu que ce n’est plus le cas : Le « changement est en marche » depuis déjà longtemps et il est plus que temps de se mobiliser pour défendre ce qu’il nous reste des droits que nos anciens ont acquis de haute lutte et parfois même, pour certains, au prix de leur vie : Sécu, retraite, salaires, etc…

Les élus et mandatés Force Ouvrière de Safran Montluçon vous souhaitent à vous et vos proches santé et bonheur pour cette année 2019 … ainsi qu’un peu de motivation pour les possibles prochaines mobilisations syndicales de l’année à venir.

Montluçon janvier 2019

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