COMMUNIQUE DE PRESSE FO ALLIER- convention rectorat-élus EDUCATION NATIONALE : LE PROJET DE CONVENTION TRIENNALE EST UN CHEVAL DE TROIE CONTRE L’ECOLE PUBLIQUE

, par udfo03

UNION DEPARTEMENTALE DES SYNDICATS FORCE OUVRIERE DE L’ALLIER

Depuis 2 ans et demi, les ministres de l’Education Nationale se succèdent mais les réformes et les projets pervers se poursuivent avec un seul et unique but découlant de la politique de réduction des dépenses de l’Etat : transférer des parties entières de l’Education Nationale vers les collectivités territoriales qui n’ont pourtant souvent rien demandé.

Ce transfert a commencé à s’appliquer à la formation professionnelle désormais confiée aux régions incapable de faire face à cette charge nationale. Cela a entraîné ipso facto des suppressions de sections en Lycées professionnels ainsi que la fermeture du lycée Vercingétorix de Clermont Ferrand, celle du Lycée professionnel de Ste Florine et celle de la SEP du lycée de Brioude.

La réforme des rythmes scolaires est aussi une conséquence de ce transfert aboutissant à remettre en cause le caractère égalitaire et gratuit de l’enseignement dispensé à l’école républicaine pour y substituer dans la plupart des cas, des activités occupationnelles, parfois payantes.

Dernier avatar de cette politique de transfert à tout crin : le projet de convention décidé par le ministère de l’Education Nationale soumis à signature contractuelle des élus locaux du département.

Ce projet aboutirait à confier aux élus locaux et départementaux la responsabilité de gérer l’implantation des postes d’enseignants du 1er degré de l’école publique. Toutefois cette gestion s’opèrerait dans le cadre d’une dotation de postes décidée nationalement, et selon des critères déjà arrêtés par le ministère parmi lesquels figure le regroupement à tout va des écoles rurales pour les « adosser » à des collèges (loi PEILLON de refondation de l’école). D’ailleurs la Ministre de l’Education Nationale de passage dans l’Allier, le 6 novembre dernier, a bien précisé que l’objectif assigné à ces conventions était de regrouper les écoles au delà des communes dans le but de réaliser des économies.

Qui payera les transports devenus plus longs pour les élèves : les collectivités, les familles ? Que deviendront les personnels communaux et/ou chargés de leur entretien ? Les maires devront-ils les remercier faute de mission à leur confier ?

« La convention garantirait un engagement triennal sur le maintien, des postes d’enseignants ». C’est faux ! Le budget de la nation est voté annuellement et personne, surtout pas un ministre éphémère, ne peut prendre des engagements sérieux sur le contenu du budget à n+1 et encore moins à n+2.

Pour FO, ce projet n’est ni plus ni moins qu’une opération visant à répondre à une politique d’austérité suicidaire.

A FORCE OUVRIERE nous n’oublions pas que cette pratique des conventions administration / élus a déjà été utilisée. Il y a quelques années, dans un autre service public qui était un service d’Etat à l’origine : celui de la Poste et les Télécommunications. Les promesses faites étaient les mêmes. Les contre vérités de bonimenteur étaient les mêmes. Le résultat est là : le ministère de la Poste et les Télécommunications a disparu. Les lobbies financiers se sont taillés la part du lion dans les télécommunications qui ont été privatisées. Le service du courrier postal ne cesse de se dégrader, les personnels ayant perdu leur statut tandis que les communes rurales doivent se payer elles mêmes leur agence postale et leur guichetier si elles veulent encore assurer ce service.

C’est pourquoi, ayant tiré les leçons de ce bilan désastreux, FO se déclare opposé au projet de convention Rectorat / Elus dans l’Allier

De plus FORCE OUVRIERE rappelle que les nouvelles règles de gestion aboutissent dans l’Education Nationale à une disjonction du nombre de personnels de celui du nombre de postes budgétaires. C’est le cas pour des nombreux postes annoncés au concours de Professeurs des écoles qui restent vacants, faute de lauréats sélectionnés. Dès lors que peuvent valoir des engagements à maintenir le nombre de postes si des enseignants ne sont pas affectés dessus ? C’est d’ailleurs ce qu’établit aussi l’article paru dans le journal « LE MONDE » du 5 novembre 2014.

Pour l’Union départementale FORCE OUVRIERE de l’Allier, ses syndicats de l’enseignement, le syndicat des personnels territoriaux, l’empressement de l’inspecteur d’académie de l’Allier à vouloir imposer, coûte que coûte, cette convention aux élus locaux, doit conduire pour le moins à des interrogations.